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« Nous élevons nos agnelles en commun »

« Notre temps de travail est proratisé suivant le nombre d'animaux mis en commun », explique Sébastien Dugnas.

Sébastien Dugnas a créé une association avec deux de ses collègues pour mutualiser le travail et les charges liés à la conduite des agnelles.

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Depuis deux ans, Sébastien Dugnas (1) met ses agnelles sur une prairie « collective » dès la mi-avril. Installé à Brousse dans le Puy-de-Dôme, avec 500 brebis blanches du Massif central, l’exploitant a monté, avec deux de ses collègues, l’association pastorale du bas livradois dans le but d’améliorer l’organisation du travail.

« J’ai emmené mes 130 jeunes femelles le 9 avril sur le site que nous louons tous les trois sur la commune voisine (Manglieu), explique-t-il. Il s’agit d’une parcelle de 22 ha, dont le pourtour est clôturé. » Le site est équipé d’une bergerie, ce qui facilite les traitements. Les agnelles de ses collègues, 50 pour l’un et 30 pour l’autre, devaient rejoindre le groupe aux alentours du 20 avril.

« Nous conduisons la troupe en pâturage tournant à cinq jours, ajoute-t-il. Nous nous occupons à tour de rôle de l’installation de la clôture mobile à l’intérieur du parc. Notre temps est “proratisé” suivant le nombre d’animaux mis en commun. Nous comptabilisons nos heures de travail sur le site et si, à la fin de l’année, l’un a dépassé son taux horaire, les autres lui reversent une somme afin d’équilibrer les comptes. C’est indispensable pour éviter les conflits. »

Des minéraux et des vitamines

Les 22 ha sont bien pourvus en points d’eau, ce qui facilite aussi la conduite. Le déplacement du nourrisseur pour la mise à disposition du sel et des minéraux est plus contraignant. Pas question pour autant de supprimer cet apport, primordial pour une bonne croissance et un bon développement. Les agnelles reçoivent 12 g/j/tête d’un mélange comprenant des vitamines A, B1, D3 et E et des minéraux (cobalt, iode, manganèse, sélénium et zinc).

Les jeunes femelles ont environ six mois à leur arrivée sur le site. Elles sont nées en octobre de l’année précédente, puis sevrées à 120 jours. Lorsque leur consommation en concentrés atteint 900 g/j, la quantité est progressivement diminuée pour qu’au départ au pâturage, les apports soient nuls.

La conduite en commun exige un suivi sanitaire strict. « En mai, nous vaccinons contre le piétin et la FCO (4-8-3), détaille Sébastien Dugnas. Nous nous réunissons tous les trois pour réaliser le chantier ensemble. » En juin, les animaux sont soumis à un déparasitage avec un produit à base d’ivermectine, puis en août, c’est contre le ténia avec du fenbendazole. Les agnelles sont aussi tondues et vaccinées contre la chlamydiose, la fièvre Q et la toxoplasmose. Enfin en octobre, avant la mise à la lutte, les agnelles sont traitées contre la petite douve et les strongles avec un médicament de la famille des benzimidazoles.

La lutte débute le 1er octobre et dure 35 jours, soit deux cycles. Sept ou huit béliers appartenant aux trois associés au prorata de leur effectif sont amenés dans le lot. « La pâture encore verte constitue un bon flushing, souligne Sébastien. En décembre, nous réalisons les constats de gestation. » Les résultats de fertilité valident la conduite technique puisque la première année toutes les agnelles étaient constatées gestantes tandis que la deuxième année, six seulement étaient vides. Les jeunes femelles retrouvent leur élevage en février, trois semaines avant la mise bas pour une préparation alimentaire.

(1) L’exploitant accueillait le 18 mars 2025 une journée technique régionale dans le cadre du programme Inn’ovin en partenariat avec Inosys Réseau d’Élevage.

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